La Méthode

Introduction

La nature et la culture peuvent se poser en termes de facteurs indispensables à l’homme sur le plan environnemental. C’est la nature qui nous fait vivre, c’est la culture qui nous fait progresser.

La compréhension du monde animal se fait au prix de l’observance de la loi naturelle qui le régit, appuyée sur une sensibilité acquise sur un fond historique. Ainsi les pays et plus encore les régions du monde ont-elles des approches bien différentes quand il s’agit du monde animal.

Si l’on s’attarde plus spécifiquement sur le comportement du cheval, on peut remarquer des différences notables entre des conceptions plus ou moins élaborées de son utilisation. Les buts n’étant pas les mêmes, la potentialité de son exploitation n’est pas évaluée de façon identique.

Les modes de conception de son approche diffèrent donc, à la mesure des potentialités culturelles. Ainsi toutes les formes de pensée équestre existent du fait du passé ayant engendré une recherche plus ou moins approfondie de sa meilleure utilisation.

Des références se mettent alors en place permettant de mieux se reconnaître, mieux se ressembler et donc se rassembler. Le poids de la tradition vient alors accentuer cette volonté de s’accrocher à ces repères et de n’en démordre que très difficilement, le mieux étant toujours l’ennemi du bien…

Ainsi sont établis les dogmes de l’école française d’équitation, de l’équitation allemande, de l’équitation espagnole, l’équitation américaine, etc…, à coups de pensées péremptoires assénées par des maîtres les singularisant et les illustrant dans le souci de servir le bien commun.

C’est bien là que nous en sommes aujourd’hui, nul ne peut le contester, exceptée la nature elle-même. Parce que la nature se fiche éperdument de savoir de quel pays, de quelle équitation ou de quelle race est tel ou tel cheval!

Le cheval ne peut pas obéir à des pensées d’ordre humain car il est soumis exclusivement à des lois que seule la nature peut lui dicter. Et c’est pour cette raison que :

« La pensée équine est supérieure à la pensée équestre car elle ne peut obéir qu’à ses justes inclinations naturelles » (1)!

(1) Citation : »Cheval Oblige II » par M.Février.

Cette méthode comprend plusieurs objectifs :

Le contrôle sur la locomotion, le comportement, le potentiel énergétique et les fonctions organiques du cheval est la problématique de la « chose équestre » que doit prendre en compte tout cavalier digne de ce nom. En effet, si le cavalier n’est pas responsable des défectuosités physiques et mentales du cheval à sa naissance, son souci majeur, puisqu’il a décidé, en toute liberté, de prendre en compte et à sa charge à cent pour cent, la vie d’un autre être vivant, doit être de lui assurer, en le respectant, une vie qui lui permette de mieux supporter tous les handicaps liés à sa naissance. Autrement dit, le cavalier va s’attacher à réduire, au maximum, toutes les imperfections d’ordre physique et a fortiori mental du cheval qui les subit, si son cavalier ne lui donne pas les moyens de pouvoir les corriger. C’est donc dans un protocole d’accord que va s’établir la relation cavalier/cheval, dans un souci d’apprendre à se connaître mutuellement, enrichissant ainsi l’éducation de l’un à travers l’autre et vice-versa. L’un comme l’autre vont devoir tenir compte des paramètres existentiels communs régissant la vie de l’être humain et de l’être animal.

C’est du ressort exclusif du cavalier de se conformer à ce pacte et d’y faire adhérer son cheval. Il ne s’agit aucunement d’imposer sa volonté, il s’agit de faire coopérer deux êtres vivants, dans le seul souci de ne pas porter atteinte à leur propre intégrité physique et mentale. Le respect des lois naturelles imposées à tout être vivant est le fil rouge conducteur de toute la progression du travail d’amélioration de la condition du cheval, depuis sa naissance jusqu’à sa mort.

Cela n’est pas évident lorsque l’on parle de dressage. En effet, la différence fondamentale entre le dressage et l’éducation, c’est que, dans le premier cas, on peut très bien faire fi des réticences du cheval à se soumettre, puisque, par définition, le cavalier impose sa volonté au cheval jusqu’à sa « reddition » complète. Dans la majeure partie des cas, c’est donc sur des rapports de force que se bâtit la relation cavalier/cheval, au détriment (jamais à l’avantage) d’un vainqueur et d’un vaincu.

La vraie et bonne problématique qu’il faut alors se poser, c’est d’envisager l’hypothèse de la participation pleine et entière du cheval à sa formation physique et mentale, l’une étant indissociable de l’autre. Et c’est à cette condition nécessaire et suffisante que pourra s’élaborer entre le cavalier et son cheval une sorte de contrat, (autrement dit une base d’accord) admis d’une façon définitive par les deux parties. Le cheval éduqué devient alors une réalité. C’est la recherche de l’épanouissement de son bien-être, avant toute autre considération.

La formulation : Education Fonctionnelle du Cheval va prendre alors tout ce son sens, car le cavalier va devoir s’intéresser au comportement du cheval, et plus particulièrement à ce qui concerne sa locomotion et tout ce qui s’y rattache, afin de pouvoir établir, à l’issue de cette étude, une technique prenant en compte tous les paramètres visant au bien-être physique et mental du cheval :

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La bouche
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La colonne vertébrale (squelette et fonctionnement des vertèbres)
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Les muscles
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Les articulations, les tendons et les ligaments
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Les fonctions organiques
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Le système nerveux (siège des émotions)

La bouche :

Comme tout être vivant, le cheval, être de chair, de sang et d’os, est assujetti à toutes les petites misères plus ou moins prononcées inhérentes à l’état de son moral ou de son physique. Elles peuvent être bénignes ou accentuées en fonction certes de l’âge (le corps vieillit irrémédiablement). Elles peuvent aussi être atténuées ou provoquées et même aggravées selon le soin avec lequel le cavalier va les appréhender.
Bien souvent nous avons du mal à admettre que le cheval puisse souffrir. On entend bien ici ne pas mettre en cause la bonne volonté du cavalier qui, croyant bien faire, ne se rend pas compte du préjudice qu’il peut porter au moral et au physique de celui pour qui il dispense une énorme affection et pourtant si peu d’attention. On ne peut pas condamner celui ou celle qui ne sait pas, seulement attirer son attention sur ce qu’on peut appeler la théorie du « point douloureux ».

Le souci primordial, la responsabilité première du cavalier est de prendre en compte, à chaque étape de la progression de son travail, le degré de résistance du cheval à la demande de son cavalier. On peut la classer en quatre catégories : celle de la raideur, celles des résistances proprement dites de poids et/ou de force et enfin celle de la défense. Toutes ces résistances peuvent être plus ou moins renforcées, à l’état naturel, selon la conformité, l’âge ou la race.
Le cheval manifeste son état de stress par l’opposition du physique à exécuter ce que lui demande son cavalier. Cela se traduit au plan de la raideur par une « retenue » de se livrer complètement; au plan de la résistance de poids par une « pesanteur » du poids tête-encolure sur les mains du cavalier; au de plan de la résistance de force, par un « refus » de prendre le mors (coups de tête ou tête dans le poitrail); au niveau de la défense, par un « rejet » total du cavalier.

Il faut maintenant comprendre le processus qui peut mener le cheval jusqu’à refuser que le cavalier puisse le monter. Il faut donc aller chercher ce fameux point douloureux. Ensuite, après l’avoir trouvé, il va falloir agir de telle sorte qu’on le réduise jusqu’à le faire disparaître. Pour ce faire, il nous faut entrer dans le mécanisme de la résistance en situant précisément son point de départ (la cause) et son point d’arrivée (les conséquences.)

Si on admet communément que c’est la poussée des postérieurs qui fait monter les épaules, faisant se soutenir le bloc tête-encolure, rendant le cheval cohérent et permettant de le diriger facilement, on comprendra mieux que le foyer des forces propulsives, se situant dans l’arrière-main peuvent devenir, à l’occasion, des forces d’opposition. Si l’on considère que le cheval est un être qui ne peut pas tricher, ni faire semblant, c’est parce qu’il aura mal à cet endroit, qu’il ne pourra donc pas exécuter ce qu’on lui demande.

Les conséquences vont immanquablement se porter sur l’avant-main et plus particulièrement sur la bouche du cheval, et donc de l’acceptation ou non du mors. C’est ainsi que tous les désordres engendrés par un manque de musculation du dos du cheval (manque d’équilibre, bute, tombe sur les genoux, se met sur les épaules, manque de cohérence, tourne bien à gauche mais pas à droite, se « sauve » après avoir sauté, ne marque pas l’arrêt, etc.) se répercutent sur sa bouche, élément organique fondamental de la conduite du cheval, de la régularisation de ses allures et de la maîtrise de sa vitesse.

 » Un cheval qui accepte le mors, c’est un cheval qui acquiert la souplesse et la puissance musculaire suffisantes pour le faire »

LE PROCESSUS CONTRACTUEL I

LA CONCEPTION DU PROCESSUS CONTRACTUEL LIANT LE CAVALIER Á SON CHEVAL

LE CHEVAL COHÉRENT

1- LA PRISE DE CONTACT – LES BASES JURIDIQUES

2- L’ÉTUDE EXPÉRIMENTALE – LE CAHIER DES CHARGES

3- LA MAÎTRISE – LE CONTRÔLE DE L’EXÉCUTION DU CONTRAT

LA PRISE DE CONTACT

(Les bases juridiques: la Règle)

– définition de l’état physique et mental

État Physique:
– la raideur,
– la résistance,
– la défense.

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État Mental:
– l’instinct,
– la mémoire,
– la sensibilité,
– l’émotion

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– les règles de comportement

– la liberté,
– l’égalité,
– la complicité

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– la stratégie

– calme,
– en avant,
– droit

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L’ÉTUDE EXPÉRIMENTALE

Le cahier des charges: la Cession)

– l’étirement longitudinal

l’heure de vérité:

-la fixation de l’angle du bloc tête-encolure,
-l’ouverture de l’angle du bloc tête encolure,
l’étirement longitudinal maximal de la ligne du dessus,
-la cession dans le sens longitudinal.

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Tendu et décontracté:

-les 3 phases de l’éloignement du cercle de 20 m de diamètre par le cavalier.

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Contrôle des forces propulsives:

-contrôle de la régularité de la cadence du cheval monté.

– l’étirement intermédiaire

-la fixation de l’angle de rotation de la nuque,
-l’ouverture de l’angle de rotation de la nuque,
l’étirement latéral maximal de la ligne du dessus,
-la cession dans le sens latéral

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– l’étirement finalisé

– la fixation du bloc tête-encolure dans l’attitude du « rassembler »,
– l’ouverture du bloc tête-encolure dans l’attitude du « rassembler »,
– l’extension horizontale maximale de la ligne du dessus dans l’attitude du « rassembler »,
– la cession dans le sens horizontal.

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LA MAÎTRISE

(Le contrôle de l’exécution du contrat: la Musculation)

– mise en place des postérieurs ( musculation longitudinale du dos)

-décontraction permanente de la bouche du cheval à l’arrêt, au pas et au trot,
alignement des postérieurs sur la piste suivie par les antérieur,
-mesure maximale de l’angle tête-encolure de 30°,
-placement du bout du nez dans l’alignement de l’encolure.

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-engagement des postérieurs (musculation latérale du dos)

-décontraction permanente de la bouche du cheval à l’arrêt, au pas et au trot,
engagement des postérieurs (extérieurs) favorisant l’incurvation,
-mesure maximale de l’angle tête-encolure 30°,
-placement du bout du nez dans le prolongement du pli d’incurvation de la ligne du dessus.

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– poussée des postérieurs ( rassemblement des forces propulsives)

-décontraction permanente de la bouche du cheval à l’arrêt, au pas et au trot,
poussée des postérieurs favorisant la montée des antérieurs,
-mesure maximale de l’angle tête-encolure 30°,
-placement du bout du nez dans l’alignement de l’encolure relevé jusqu’à son extension maximale vers le haut, le sommet de -la nuque étant toujours le point le plus élevé.

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LE PROCESSUS CONTRACTUEL II 

LA CONCEPTION DU PROCESSUS CONTRACTUEL LIANT LE CAVALIER Á SON CHEVAL

LE CHEVAL ATHLÈTE

1-LA RÈGLE – LA PRISE DE CONTACT

2-LA CESSION- L’ÉTUDE EXPÉRIMENTALE

3-LA MUSCULATION – LA MAÎTRISE

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LE PROCESSUS CONTRACTUEL III 

LA CONCEPTION DU PROCESSUS CONTRACTUEL LIANT LE CAVALIER Á SON CHEVAL

LE CHEVAL ARTISTE

1-LE VRAI – LA PRISE DE CONTACT

2-LE BIEN – L’ÉTUDE EXPÉRIMENTALE

3-LE BEAU – LA MAÎTRISE

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LE PROCESSUS CONTRACTUEL IV

LA CONCEPTION DU PROCESSUS CONTRACTUEL LIANT LE CAVALIER Á SON CHEVAL

LE CHEVAL JUSTE

1-LE CHEVAL COHÉRENT

2-LE CHEVAL ATHLÈTE

3-LE CHEVAL ARTISTE

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Cheval oblige est une méthode de dressage inventée par Michel Février. Cheval oblige II est un manuel d'équitation, décrivant les différentes étapes, du travail musculaire de base du cheval. Cette progression peut être suivie et appliquée par tous.